L’art contre la destruction des bidonvilles

A Lagos, la plus grande ville du Nigéria, l’artiste Gani Taiwo , embellit les murs des maisons et des toilettes publiques des bidonvilles. Il veut empêcher leur destruction et le déguerpissement des populations. Peintre et militant social, il est convaincu que tout endroit est beau et peut éviter la destruction si on y rattache un concept.

Derrière son déploiement se trouve la « Nigeria Federation » , un mouvement populaire conçu par les citadins pauvres. On y défend «  les intérêts des citadins pauvres dans 144 communautés du pays ».

En plus d’être membre de cette organisation, Taiwo est également bénévole des Bidonvilles nigérians. Lesquels hébergent 65 % de la population estimée à 23 millions d’habitants de Lagos.

Lire aussi : L’art du Coffee painting : une peinture à base de café

Ladite organisation lève des fonds pour la réalisation des projets de développement de ces favelas. L’un de ces projets est la construction « des toilettes à bio fil dans plusieurs campements informels». Elle défend aussi ces populations impuissantes au quotidien.

Pour les populations, ces toilettes règlent le problème des matières fécales baladées par les inondations. Mais aussi celui des odeurs nauséabondes, causes de maladies. Tandis que, pensant arranger la situation, les autorités du pays optent pour démolir et expulser les communautés de peuplement du secteur riverain. Ce, dans le but de transformer l‘état en une mégapole de biens immobiliers de premier ordre .

Cependant, cette résolution n’a pas rencontré la sympathie de l’artiste Gani, encore moins celle de la fédération dont il est membre. Pour lui, ces autorités devraient se rapprocher, pour essayer d’améliorer les bidonvilles : les moderniser, y apporter un développement, des équipements sociaux, de l’eau et de bonnes routes; Mais ne pas expulser les habitants. Il milite ainsi pour « une approche plus durable ».

Aurore